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Dans le cadre d’une chirurgie esthétique ou réparatrice du nez, avec l’aide de son patient, le chirurgien doit se faire une idée du défaut dont le patient souhaite se débarrasser. Il doit également analyser les caractéristiques du nez et resituer le défaut dans le contexte du nez dans sa globalité puis plus largement dans le contexte du visage. L’appréciation de la beauté recherchée doit se faire au plus près de la sensibilité très personnelle du patient, cependant, le chirurgien peut s’aider des règles d’esthétique retrouvées dans la littérature pour débuter son analyse.
Les études d’idéaux esthétiques reposent sur les populations caucasiennes. Elles ne s’appliquent qu’imparfaitement aux traits des autres populations, c’est pourquoi nous les aborderons dans un chapitre à part.


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ANALYSE DU VISAGE
RELATION VOLUME DU NEZ (NEZ GROS, NEZ PETIT)/ OS MAXILLAIRE ET MANDIBULAIRE (12) (9)

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La nécessité d’élargir l’analyse du nez au reste du visage est particulièrement évidente lorsque s’associe à la dysmorphie nasale (ou défaut nasal), une malposition maxillo-mandibulaire (mauvaise position des maxillaires supérieur et inférieur). Le patient s’intéresse souvent plus particulièrement à la dysmorphie nasale, alors que pour obtenir une correction exhaustive lors d’une chirurgie esthétique, on doit commencer par la correction du défaut maxillo-mandibulaire ou plus simplement associer une génioplastie (correction du menton associée à la rhinoplastie, dans le même temps opératoire).



PROÉMINENCE NASALE (GROS NEZ)

  ET RETRUSION MAXILLAIRE (mâchoire supérieure trop en arriere)




Ainsi, dans ce cas on peut retrouver typiquement une dysmorphie du nez (anomalie de la forme du nez) accompagnée d’une obstruction nasale et associée à un « syndrome du maxillaire étroit ». En effet, l’obstruction nasale (nez bouché) associée à la dysmorphie nasale, si elle était présente dans l’enfance, a été responsable d’un respiration buccale exclusive (car la respiration nasale, qui est la respiration physiologique, n’était pas possible). La respiration buccale va être responsable de la persistance d’une déglutition (le mouvement d'avaler) infantile avec une position basse de la langue interposée entre les arcades dentaires supérieure et inférieure. Celle-ci s’oppose à la déglutition de l’adulte (dite secondaire) au cours de laquelle la langue s’appuie sur le palais et l’arcade dentaire supérieure et favorise la croissance en largeur et vers l’avant de l’arche maxillaire (de la mâchoire supérieure) et la propulsion (poussée vers l'avant) des incisives supérieures; ainsi lors de la conservation d'un mode de déglutition infantile, la poussée se fait préférentiellement vers les dents du bas et donc entraîne plus particulièrement une croissance mandibulaire (mâchoire inférieure) par rapport au maxillaire (mâchoire supérieure). Chez l’enfant, la persistance d’une respiration buccale exclusive et d’une déglutition infantile peut être responsable d’un trouble de la croissance faciale avec une rétrusion maxillaire (déficit de croissance du maxillaire), endomaxillie (maxillaire et arcade dentaire tournés vers le dedans), avec palais ogival (croissance du palais vers les fosses nasales au lieu de s’étendre vers les dents), encombrement dentaire maxillaire (chevauchement des dents qui n’ont pas la place pour se développer) et endodontie (dents poussant vers l’intérieur de la bouche). On retrouve alors une prognathie apparente (mandibule trop avancée), secondaire en fait à la comparaison avec le maxillaire insuffisamment développé. On remarque souvent, chez ces patients, un abaissement de la mandibule, la hauteur de la face étant alors augmentée, surtout aux dépens du 1/3 inférieur.   


retrusion-maxillaire-gros-nez-rhinoplastie-chirurgie-esthetique Par exemple ici, on remarque particulièrement le nez proéminent (gros nez) sur le profil lorsqu’il est associé à une rétrusion maxillaire.
gros-nez-rhinoplastie-chirurgie-esthetique La proéminence nasale (gros nez) apparaît moins remarquable lorsque le maxillaire est avancé ; par ailleurs, le profil apparaît plus gracieux lorsqu’on corrige le maxillaire en laissant le nez tel quel que lorsqu’on corrige le nez en laissant le maxillaire tel quel. On doit donc décider avec le patient s’il souhaite corriger également la malposition maxillaire auquel cas il est essentiel de commencer par cela.



AVANT LA RHINOPLASTIE: PROÉMINENCE NASALE (GROS NEZ) ET RÉTRUSION MAXILLOMANDIBULAIRE (RECUL DES  2 MAXILLAIRES)




gros-nez-retrusion-maxillaire-mandibule-rhinoplastie-chirurgie-esthetique La proéminence nasale (gros nez) est encore plus marquée en cas de rétrusion (recul) maxillomandibulaire (de l’os maxillaire et de la mandibule). 
gros-nez-rhinoplastie-chirurgie-esthetique La correction maxillomandibulaire seule permet de restaurer un profil harmonieux



NEZ HYPOPROJETÉ (PETIT NEZ) ET RÉTRUSION MAXILLAIRE (RECUL dE lA mÂCHOIRE SUPÉRIEURE)




chirurgie-esthétique-nez-petit-rétrusion-maxillaire De même le nez hypoprojeté (petit nez) est moins remarquable lorsqu’il s’associe à une rétrusion maxillaire (recul de la mâchoire supérieure).
chirurgie-esthétique-nez-petit-maxillaire-normal Il faut donc évoquer la possibilité de traitement orthognathique (corriger la malposition maxillo-mandibulaire  visant à avancer chirurgicalement l’os maxillaire) avec le patient avant la chirurgie plastique nasale, sachant que la chirurgie esthétique maxillaire seule aura tendance à aggraver l'aspect de petit nez, mais aura un effet également bénéfique sur les dents.  Comme il s’agit d’un traitement plus lourd qu’une rhinoplastie, on peut tout de même décider d’opter pour la rhinoplastie seule.



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